Serait-ce
bientôt l’estocade finale pour la corrida ?
Les spectacles tauromachiques sont depuis longtemps le
théâtre de vifs débats, opposant les adeptes de ces duels entre l’homme et le
taureau et les défenseurs des animaux. Les premiers défendent l’aspect culturel
et traditionnel de ces joutes dont le symbole même est entré dans les
expressions linguistiques avec, par exemple, « prendre le taureau par les
cornes. ». Les seconds dénoncent fermement l’ensemble du processus de
domination de l’animal par un être plus intelligent. En particulier, la danse
du torero et la série de blessures infligées par des piques avant de porter l’estocade
finale sont décriées comme une agonie créée volontairement par l’homme, sur l’animal.
Les défenseurs
de la cause animale sont de plus en plus nombreux à exprimer leur mécontentement
sur la tauromachie. Des manifestations ont eu lieu à Barcelone et Madrid, des
villes qui soutiennent moralement et financièrement ce genre de spectacles.
Cependant, les réactions à l’encontre des corridas ne sont pas limitées à l’opinion
publique mais se développent également dans les instances politiques. En effet,
la Commission des budgets de la Communauté de Madrid a décidé de réduire d’un
tiers le budget destiné au Centre des Affaires Taurines. Ironiquement, cet
argent est maintenant utilisé pour lutter contre la violence de genre : la
Commission voulait-elle faire d’une pierre deux coups en luttant simultanément
contre deux formes d’oppression et d’abus de l’homme sur un être plus faible
que lui ?
Face à
cette opposition, les pro-corridas rappellent que les spectacles de taureaux
sont une tradition qui forme l’identité des espagnols et que, en cas de
suppression de ces événements, un nombre important de personnes qui en vivent,
se retrouveront sans emploi.
Actuellement, la controverse autour de ce sujet semble être un dialogue de sourd qui n’a pour résultat que de déchirer la
population en deux camps bien opposés. Le gagnant serait alors celui qui
crierait le plus fort. Cette situation est préjudiciable pour l’identité et la
dynamique des pays concernés. Pourtant, même sans l’opposition des défenseurs
des taureaux, la tauromachie attire moins de public qu’avant. L’événement et la
tradition meurent à petit feu par manque d’intérêt des jeunes. Ainsi, on peut
se demander, s’il ne serait pas plus sage d’attendre une extinction naturelle
de ce phénomène au lieu d’essayer de l’éradiquer de manière abrupte. La
dynamique de la société ferait son oeuvre d’elle-même, sans créer de conflits à
couteaux tirés et cela éviterait des décisions économiques coûteuses. Ne
serait-ce pas le moyen le plus raisonnable pour ne pas heurter chaque partie en
jeu dans cette joute et aboutir à une solution pérenne ?
Karkarashvili Mariam & Peyret Mathilde
Sources :
http://www.eluniversal.com.co/cartagena/editorial/la-polemica-sobre-las-corridas-de-toros
http://cultura.elpais.com/cultura/2015/12/10/actualidad/1449733314_450727.html
http://www.lavanguardia.com/natural/20150914/54436505451/toro-de-la-vega-polemica.html
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