vendredi 23 décembre 2016

Late Glory

Isabell Nietgen


       Daniel Libeskind, born in 1946 in Poland, is one of the most important architects and city planners of our time. At the age of 11 his family emigrated to Israel, and three years later to the United States. Libeskind became a US citizen in 1965; he studied music in Israel and New York and earned his living as a professional musician before devoting himself to architecture. As one of the most internationally renowned architects of our time, Libeskind has planned and implemented numerous projects in Toronto, Düsseldorf, Copenhagen and London. He has studios in New York, Milan and Zurich.

After many years as an architectural theorist, he became world famous in 1999 with his first major building, the Jewish Museum in Berlin. At the time he was already 53 years old and no longer expected to be successful in architecture. Then in 2003, Libeskind’s project won the competition for the reconstruction of Ground Zero in New York. With this complex he wanted to pay tribute to the victims by basing the One World Trade Center on the footprints of the Twin Towers, destroyed in 2001.

Many of Libeskind’s visions were not implemented, in particular the tip which was designed after the Statue of Liberty. Although the initial name of his building was the “Freedom Tower”, today it is just called “One World Trade Center”. He did manage to keep the symbolic height of the tower, which is 1776 feet (541,32 meters), in reference to the Declaration of Independence of the United States.  

Libeskind’s buildings do not follow a particular style or process; he creates them as a collection of background statements on the context. Consequently, all his projects make reference to keywords or events which are more or less directly related to the buildings.


Often criticized for his poetic style, Daniel Libeskind’s numerous international awards, including the design for One World Trade Center, demonstrate his excellence.


Sources:











vendredi 16 décembre 2016

Dépeuplement des maisons : détresse social et projets d’avenir

Lotfi Nafi


En 2013, on dénombrait au Japon pas moins de 8,2 millions de maisons inhabitées akiya (空き家, 空き= vide = maison,). Cela correspond à 13,5% des maisons individuelles japonaises. Et ce chiffre ne cesse d’augmenter.


En premier lieu, on retrouve une particularité japonaise concernant le rapport à l’immobilier. Dans le pays du séisme jishin rettô (地震 = séisme, 列島= archipel), l’attachement aux bâtiments anciens est impossible. L’offre est constamment renouvelée et les bâtiments ont en moyenne une durée de vie de trente ans. De plus, après la guerre le gouvernement a encouragé les japonais à obtenir des logements individuels, notamment à travers la fiscalité, et cela a engendré la construction de nombreux logements.

Dans un second temps, on observe un réel fossé entre d’un côté les générations sedai (世代 de la guerre), senzen (戦前 d’avant-guerre) et sengo (戦後d’après-guerre) et de l’autre les nouvelles générations japonaises. Les générations les plus vieilles, culturellement, sont attachées à une vision traditionnelle de la maison individuelle et de la famille. Alors qu’on observe au sein des générations plus jeunes une tendance à préférer vivre en milieu très urbain, et ce malgré le manque d’espace. L’une des raisons qui justifie ce choix est économique : les maisons individuelles de banlieue sont souvent très cher foncièrement et à l’entretient.

Enfin, ce problème de logement japonais jûaku mondai (jûaku 住宅= logement, mondai問題=problème) apparaît comme une conséquence d’un des problèmes nippon les plus importants : le déclin de sa population. En effet, un tiers du japon actuel est âgé de plus de 65 ans, tendance appelée en japonais rôreika (老齢化), et avec 1,4 enfant par femme l’accroissement japonais est le plus bas au monde : -0.16%, phénomène appelée shôshika (少子化).

Face à ce problème, le premier ministre Shinzo Abe a déclaré vouloir faire du maintien de la population japonaise au-dessus de la barre symbolique des 100 millions, une priorité de sa politique. Par exemple, allocations des enfants, gratuité des pédiatres sont des mesures prises par le gouvernement pour la région de Tokyo shutoken (首都圏, = zone,首都 = capitale).

Certaines villes commencent déjà à se mobiliser pour lutter contre le phénomène. La ville de Kawasaki a ou Osaka ont d’ores et déjà pris des initiatives innovantes afin de gérer le problème. Elles ont créé un système de banque intermédiaire, en japonais akiya banku (空き家バンク, littéralement banque des maisons vides) entre les propriétaires et les potentiels bailleurs ou acheteurs facilitant les achats ou la location de ces lieux pour l’organisation de réceptions.

A Kyoto, on rachète et on rénove les anciennes maisons traditionnelles dans le but de les reconvertir en divers centres culturels ou sportifs. A Fukui, la mairie propose un concours aux étudiants en urbanisme. Ils présentent leur projet de rénovation et de reconversion de ces maisons abandonnées : akiya saisei projekuto (空き家再生プロジェクト). En partenariat avec des spécialistes locaux, les gagnants pourront réaliser leur projet et constituer une solide expérience. Autour de l’ancien port miliaire de la ville de Yokosuka, des étudiants de l’université de la ville ont mené un projet de rénovation des nombreux logements abandonnés. Soutenu par la mairie, l’université ( Kantôgakuin en japonais ) et des architectes locaux, ils ont reconverti en Share House ( シェアハウス) permettant le logement gratuit de touristes ou de personnes en difficulté.

La société japonaise fait face à un problème démographique sans précédent, auquel vient s’ajouter une fracture culturelle entre une population vieillissante et les nouvelles générations. Malgré tout, les municipalités et le gouvernement tentent de trouver des solutions originales pour s’occuper de l’avenir du pays.

Sources :



Le Théâtre du Bolchoï, entre rêve, grâce … et scandale



Le Théâtre du Bolchoï, entre rêve, grâce … et scandale 

Marie Rochette

 
Le 21 juin 2016, le danseur étoile russe Pavel V. Dmitrichenko a été libéré de prison. Le célèbre interprète du Bolchoï purgeait une peine de 3 ans pour avoir attaqué son directeur à l’acide. Cette triste affaire a inspiré un livre sur l’histoire très controversée du Bolchoï.  

Le directeur artistique du Bolchoï, Sergey Filin, était victime d’une attaque à l’acide commanditée par Pavel V. Dmitrichenko en janvier 2013. À l’époque, le danseur affichait depuis longtemps un mécontentement concernant la répartition des rôles décidée par Filin. Ce serait lorsque sa petite amie s’est vue refuser le rôle qu’elle convoitait qu’il aurait contacté les hommes de main. Lors de son procès, Dmitrichenko affirmait n’avoir jamais organisé l’agression: Il cherchait seulement à mettre en garde M. Filin sans en venir à de telles extrémités. Mais à présent Il nie toute l’histoire. Il atteste ne pas connaitre l’exécuteur du crime et prétend même ne jamais avoir eu de relation avec Anzhelina Vorontsova, la petite amie présumée. 

C’est un personnage assez sombre que l’on découvre au travers du premier entretien que Pavel V. Dmitrichenko a donné au New-York Times à sa sortie de prison. En plus de rejeter toute forme de responsabilité dans cette affaire, il prône la théorie du complot. Selon lui, cette histoire a été inventée de toutes pièces par ses ennemis, ceux-ci ayant peur que Dmitrichenko découvre leur activité illégale. Il tient un discours assez déconstruit, à la limite de l’absurde, sans vouloir rentrer dans les détails. Dmitrichenko parle aussi des nombreux rôles qu’il a dansé, et avoue puiser sa force dans les personnages méchants : Ivan le Terrible dans la pièce du même nom et Von Rothbart dans « Le lac des cygnes » sont deux de ces plus grands succès. Il affirme être « fait pour » ce genre de rôle qu’il trouve fort en intensité dramatique, beaucoup plus que de « simples » princes.  
 

 
Le théâtre du Bolchoï en 1947 avec des affiches de Lénine et Staline 



On est bien loin de l’image majestueuse et pleine de grâce renvoyée lors des représentations du Bolchoï, l’une des institutions de danse classique les plus puissantes du monde. C’est d’ailleurs à l’issue de ce triste incident que l’auteur Simon Morrison a décidé de creuser un peu plus pour montrer la face cachée des chefs d’œuvre du Bolchoï. Doctorant à l’Université de Princeton et historien de la musique, il est spécialiste de la musique russe et soviétique. Son livre, « Bolshoï confidential », sorti le 11 octobre 2016, retrace les liens étroits entre la politique russe et le célèbre théâtre. Les influences politiques, présentes depuis sa construction en 1776 jusqu’à nos jours, se sont particulièrement ressenties sous l’ère soviétique, lorsque le Bolchoï était présenté comme « la maison du peuple ». Par exemple, la pièce « Le pavot rouge», une apologie du soviétisme, a été commandée par les dirigeants politiques en 1927.
Si les années ont passé depuis les discours de Lénine au Bolchoï, le théâtre reste néanmoins sous une emprise politique forte, devenant de nos jours la démonstration d’une puissance oligarchique qui contrôle le pays.


http://www.nytimes.com/2016/06/22/arts/dance/pavel-v-dmitrichenko-bolshoi-ballet-interview-acid-attack.html?_r=0

https://www.princeton.edu/main/news/archive/S47/95/02Q63/index.xml?section=featured

http://www.spectator.co.uk/2016/12/the-secret-of-the-bolshoi-style-will-always-be-safe/

http://www.telegraph.co.uk/dance/#source=refresh