vendredi 6 février 2015

Le Kuduro fait danser le monde

Le Kuduro fait danser le monde 
 
 Liza Burnichon, Damien Hoarau

Né à Luanda, capitale de l’Angola, dans les années 1990, le kuduro est à la fois une musique électronique mélangée aux rythmes traditionnels angolais et une danse énergique, caractéristiques du style de vie de la jeunesse du pays.

Les paroles du Kuduro s’inspirent de sujets de la vie quotidienne et reflètent la société angolaise. Le Kuduro s’est rapidement propagé vers le reste de l’Afrique puis vers le monde entier. Plus qu’une mode, c’est un mouvement culturel urbain qui montre au monde un pays contemporain qui, malgré les problèmes sociaux, se développe et se modernise.

Le film I love Kuduro, signé par les frères portugais Mário et Pedro Patrocínio, en est une parfaite illustration. Ce documentaire nous conduit à Luanda, au rythme des battements, et nous fait traverser la ville où tout semble si simple, malgré les difficultés, et où tout est musique et danse. Le film accompagne les plus grandes stars de ce phénomène urbain qui aujourd'hui attirent des foules de jeunes Africains, offrant un aperçu unique de la prochaine génération de talents angolais.


"En général, ce qui vient d’ Afrique est négatif. Parce qu’on parle de la guerre, la famine, la pauvreté, la violence, maintenant le virus Ebola... Ce qui nous fait oublier qu'il y a aussi des sociétés contemporaines avec des artistes dans tous les domaines.” dit Mário Patrocínio.
"Si nous savions tous beaucoup plus sur l'Autre, l'approche serait bien meilleure. La culture peut aider à cet égard, à briser les barrières”, dit le réalisateur, qui admet avoir été surpris “par la complexité de ce mouvement.”

I Love Kuduro nous montre de façon simple que la musique est présente partout dans les rues. Elle est écoutée dans les foyers des plus pauvres comme des plus riches. Parfois, des applaudissements assez rythmés suffisent à ce que quelqu'un commence à danser comme si c’était la dernière fois. L' Angola vie et danse : c’est la magie du kuduro. Si le style musical ne fait pas l’unanimité, il est indéniable que le Kuduro a une grande influence sur la société angolaise.

Également représentatif de l'expansion de ce style musical, Buraka som Sistema est un groupe créé par deux jeunes de Lisbonne. Il s’agit d’une musique mélangeant le kuduro, la musique électro et une touche musicale des Caraïbes. Dans un pays plus connu pour la crise de l'euro, le groupe révèle le Portugal comme étant un creuset multi-éthnique. Buraka Som Sistema est un exemple typique de musique du monde urbain, une musique en devenir, mixte et développée pour les banlieues des grandes villes européennes.
Le nom du groupe est une référence à la banlieue de Buraca, la périphérie industrielle de Amadora, au Portugal, dans laquelle vivent de nombreux immigrants de l'Angola et du Mozambique. Le groupe a fait le tour du monde, en passant par l’ Angola, le Mozambique, l’Amérique latine (devant un public de 150 000 personnes à Bogota), Moscou, le Japon et les Etats Unis. Il est régulièrement présent à la Lux, une discothèque historique de Libonne. Le groupe reste fidèle à ses racines de Lisbonne et à ses influence : le Brésil, l’ Angola, le Mozambique, le Cap-Vert.
Discrets et consciencieux, les membres du groupe ont l’air soudés comme des membres d’une même famille. Tous venaient de la classe moyenne et font partie d’une génération attachée à ses identités multiples.

    Sur nos écran, à la radio, mais également présent à de nombreux festivals, le Kuduro et ce qu’il représente n’ont pas fini de se répandre et de faire danser le monde entier.


Sources :





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