lundi 9 février 2015


Les jeux vidéo seront-ils le dixième art ?

Alors que pour beaucoup les jeux video ne représentent qu'un passe temps vidéoludique, certains voient déjà en eux la prochaine forme d'art du 21em siècle.


Les jeux vidéo ne sont qu'un pur divertissement, servant simplement à occuper le temps, dont le seul but est purement lucratif. Et qu'en t-il de l'art pictural芸術, n'est t-il pas l'objet d'intérêt commercial évident ? Et le cinéma considéré comme le septième art n'est t-il pas lui aussi une forme de divertissement 余暇 vidéo ludique ?

« C'est l'une des plus importantes et plus discutées expressions de la créativité contemporaine » a déclaré Paola Antonelli, la directrice de la section design et architecture du MoMA (musée d'art moderne de New-York), qui en Mars 2013 a fait l'acquisition de 10 célèbres jeux vidéo, à l'instar de Tetris, Pac Man ou Space Invaders. Le fait de hisser les jeux vidéo au rang d'art aura en tout cas déchainé des débats passionnés car certains ne pourront jamais voir en eux autre chose qu'une forme de passe temps populaire.

Pourtant les jeux vidéo trouvent leur essence dans la culture japonaise la plus traditionnelle, plus particulièrement dans l'art de confectionner des jardinsminiatures. En effet c'est en créant des univers minimalistes avec le moins de moyens possibles que les Japonais ont créé un univers pourtant si riche en émotions et en souvenirs. En effet à l'époque des tout premiers jeux vidéo les savoirs techniques étaient très limités et les moyens alors très sobres, il en fallait de l’imagination pour créer un univers aussi emblématique que celui de Pac Man. C'est Dragon Quest, le tout premier jeu de rôle créé en 1986 par Horii Yûji 堀井 雄二 qui atteignit le comble du jardin miniature en présentant d'entrée de jeu le but que le joueur doit atteindre, créant ainsi ce grisant sentiment de voyage et d'aventure.

Quand on pense à l'art japonais, Hokusai葛飾 北斎 est souvent le premier nom qui nous vient à l'esprit. Et pourtant que penser de ses démarches commerciales liées à la production en série de sa célèbre vague ? Alors qu'inversement certains jeux vidéo ne sortent qu'en édition limitée et seuls certains joueurs auront la chance de les apprécier à leur juste valeur. C'est le cas du jeu Okami 大神 produit par les studios Clover. Ce jeu a été conçu avec des moyens financiers minimes et sur une console qui ne dépassait pas les performances graphiques de ses concurents. Okami décrit les péripéties de la déesse louve Amaterasu qui évolut à travers de véritables estampes 版画vivantes, au rythme de musique d'anthologie. Ainsi ce jeu est le fruit d'un énorme travail et surtout d'une passion intense de la part des développeurs qui ne visait sûrement pas l'unanimité. Et pour cause, les ventes du jeu n'ont pas été à la hauteur de la valeur d'Okami ce qui a causé la fermeture du studio Clover クローバースタジオ. Nous avons ici la preuve que le but premier d'un jeu vidéo n'est pas commercial mais peut être développé seulement par passion.

Tout comme un tableau qui exprime l'intention du peintre de provoquer une certaine émotion chez le spectateur, le jeu vidéo a le pouvoir de faire ressentir au joueur tous les sentiments possibles et en cela on pourrait le qualifier d'art interactif. On peut dire que c'est la forme d'art la plus complète car il mêle musique音楽, image et imaginaire. C'est pourquoi la Court Suprême des Etats-Unis a officiellement adopté en 2012 le jeu vidéo en tant que la dixième forme d'art dans le droit Américain.

La musique dans les jeux vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=V1YRu2pqK3g

Alexandre Mignucci

https://www.youtube.com/watch?v=UsnJRyTlFb0

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